Le chien errant. Photos envoyées par une passante, août 2003.
"Un procédé fréquent depuis cinquante ans en art consiste à extraire un élément quelconque du réel (une batte de base-ball, une baudruche en forme de caniche, etc) et à l'agrandir franchement, afin de nous le désigner comme attendant notre appréciation artistique. Face à une chaise géante, tout spectateur comprend qu'on ne lui demande pas de penser à s'asseoir mais de faire fonctionner ses connaissances en matière d'art. En somme, par l'artifice de l'agrandissement, l'œuvre se désigne elle-même comme œuvre candidate à l'appréciation. L'agrandissement remplace le cadre doré, lequel désignait jadis sur les murs des musées la zone artistique par opposition au reste qui ne l'était pas. Pas de danger, donc: l'agrandissement est un de ces procédés qui préviennent. Le terrain est balisé."
Prise de déraison, la sente du coureur se rue sur une autoroute en chantier, un dimanche soir d'été.